On entend beaucoup parler de la « taxe Zucman ». Mais qu’est-ce que c’est exactement ?
Il s’agit d’une proposition de loi visant à instaurer un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.
Concrètement, si le total des impôts déjà payés (impôt sur le revenu, CSG, IFI, etc.) est inférieur à ce seuil, la différence serait comblée par cette taxe. Selon ses promoteurs, environ 1 800 contribuables seraient concernés et les recettes pourraient atteindre 20 milliards d’euros par an (Assemblée nationale, 2025).
L’objectif est double :
– réduire l’impact de l’optimisation fiscale pratiquée par les plus fortunés ;
– rétablir la progressivité de l’impôt, qui devient paradoxalement régressive au sommet.
D’après une étude de l’Institut des Politiques Publiques (IPP, 2022), jusqu’à 600 000 € de revenus économiques, le taux moyen d’imposition est progressif et atteint 46 %. Mais au-delà, la courbe s’inverse :
– pour les 0,001 % les plus riches (plus de 26 M€ de revenus économiques), le taux effectif tombe à 32 % ;
– pour les milliardaires (plus de 150 M€ de revenus économiques), il descend encore à 26%, soit bien en dessous du taux moyen de prélèvements obligatoires en France (42 %, Insee).
Ses détracteurs soulignent néanmoins plusieurs limites : un risque d’exil fiscal, un caractère potentiellement anticonstitutionnel (Commission des finances du Sénat, 2025), et surtout un problème de données fiables sur le patrimoine professionnel et financier des ultra-riches.
Même si la proposition a peu de chances d’être adoptée telle quelle, elle met en lumière un enjeu central : la fiscalité est-elle la solution pour résoudre la dette croissante de la France?