Recap hebdomadaire : Semaine du 08 au 12 septembre 2025

Recap hebdomadaire : Semaine du 08 au 12 septembre 2025
Publié le 14 septembre 2025 par Marc Khoueiry

Introduction

La semaine écoulée a été rythmée par la publication de l’inflation américaine, la réunion de la Banque centrale européenne, ainsi que de nouveaux signaux de faiblesse en provenance de la Chine. Le dollar s’est renforcé, soutenu par une inflation légèrement supérieure aux attentes malgré une révision massive à la baisse des créations d’emplois. L’euro a évolué de manière volatile après la BCE, tandis que la livre sterling a souffert d’une croissance atone. Les marchés actions, obligataires et de matières premières ont reflété un environnement dominé par des politiques monétaires restrictives et par la persistance de tensions géopolitiques.

Devises majeures

Dollar américain (USD)

Le billet vert a progressé à la suite de la publication du CPI d’août, ressorti à +0,4 % en global et +0,3 % en core. Les pressions sur le logement, l’énergie et l’alimentation demeurent présentes, tandis que l’impact des nouveaux tarifs douaniers reste limité pour l’instant. En parallèle, une révision massive de -911 000 créations de postes sur l’année écoulée a mis en évidence la fragilité du marché du travail. Ce contraste entre inflation persistante et emploi en repli ouvre une fenêtre d’assouplissement à la Réserve fédérale. Les marchés anticipent une baisse de 25 points de base dès septembre, suivie possiblement d’un second mouvement en octobre. Le 10 ans US est resté stable autour de 4,04 %, le dollar s’est raffermi et les indices actions ont progressé modestement.

Euro (EUR)

L’euro a été animé par la réunion de la BCE. Si les taux ont été maintenus inchangés, Christine Lagarde a réaffirmé la nécessité de conserver une politique restrictive afin d’ancrer la trajectoire désinflationniste. Le ton hawkish a temporairement soutenu la monnaie unique, mais les perspectives économiques fragiles en zone euro limitent son potentiel d’appréciation.

Livre sterling (GBP)

La livre a été fragilisée par la publication d’un PIB mensuel stagnant, confirmant l’absence de croissance au Royaume-Uni. Cette faiblesse structurelle entretient les doutes quant à la capacité de la Banque d’Angleterre à resserrer davantage sa politique monétaire. Les investisseurs se tournent désormais vers la réunion décisive de la semaine prochaine.

Yen japonais (JPY)

Le yen a évolué au gré des différentiels de taux et du sentiment global de risque. La devise est restée sous pression face au dollar et à l’euro, mais a regagné de l’attrait lors des phases de repli des marchés. La prochaine réunion de la Banque du Japon, prévue le 19 septembre, sera déterminante pour la trajectoire de la politique monétaire.

Dollar canadien (CAD)

Le dollar canadien est resté stable, faute de données domestiques. La devise a suivi les tendances globales, en attendant les publications d’inflation et la décision de la Banque du Canada attendues la semaine prochaine.

Dollar australien (AUD)

L’AUD a subi la pression des signaux déflationnistes venus de Chine, principal partenaire commercial. En l’absence de catalyseurs domestiques, la devise a reflété les inquiétudes sur la demande mondiale de matières premières.

Dollar néo-zélandais (NZD)

Le kiwi est resté sans dynamique propre malgré une intervention de la RBNZ. La banque centrale a maintenu une posture prudente et dépendante des données, laissant la devise évoluer au gré des tendances régionales et du dollar américain.

Franc suisse (CHF)

Le franc suisse a évolué de manière neutre. Les déclarations du président de la BNS n’ont pas apporté de nouveauté, laissant la devise réagir principalement au sentiment global de risque.

Géopolitique

Moyen-Orient : Les tensions dans le Golfe continuent d’alimenter une prime de risque sur le marché pétrolier, rappelant la vulnérabilité des routes d’approvisionnement énergétiques.

Europe de l’Est : Le conflit Russie–Ukraine se poursuit sans évolution stratégique majeure. Les infrastructures énergétiques et logistiques demeurent exposées, maintenant une prime de risque pour les marchés européens.

Asie-Pacifique : La Chine a intensifié sa coopération militaire avec la Russie à travers des exercices conjoints, ce qui accroît les inquiétudes des partenaires occidentaux. Par ailleurs, les tensions commerciales avec les États-Unis et l’Europe s’accentuent.

OPEP+ et commerce mondial : Les discussions au sein de l’OPEP+ sur d’éventuels ajustements de production maintiennent une incertitude élevée. Les flux commerciaux stratégiques restent sensibles aux tensions géopolitiques globales.

Actions

  • États-Unis : Les indices ont clôturé de manière contrastée. Le S&P 500 et le Nasdaq ont bénéficié de la résilience du secteur technologique, tandis que le Dow Jones est resté plus fragile.
  • Europe : Les marchés européens ont évolué prudemment, dominés par la réunion de la BCE. Le ton ferme de Christine Lagarde a limité l’appétit pour le risque.
  • Asie : Les actions chinoises ont reculé après de nouvelles données décevantes, tandis que Tokyo a bénéficié d’un yen faible qui soutient les exportateurs.

Matières premières

  • Énergie : Le pétrole est resté volatil, partagé entre inquiétudes sur la demande mondiale et incertitudes liées à l’OPEP+ et au Moyen-Orient.
  • Métaux précieux : L’or a été recherché comme valeur refuge, soutenu par la volatilité obligataire et les tensions géopolitiques.
  • Métaux industriels : Le cuivre et l’aluminium ont reculé, affectés par la faiblesse persistante de la demande chinoise.

Obligations souveraines

  • États-Unis : Les rendements à court terme se sont tendus après l’inflation, tandis que le 10 ans est resté stable autour de 4,04 %. La courbe demeure inversée.
  • Zone euro : Les Bunds ont été volatils après la BCE, avec des taux courts en hausse et des taux longs contenus par la faiblesse économique.
  • Royaume-Uni : Les Gilts restent sous pression, les maturités longues reflétant l’incertitude budgétaire et monétaire.
  • Japon & Suisse : Stabilité des JGBs avant la réunion de la BoJ ; légère baisse des rendements suisses confirmant leur statut refuge.
  • Canada, Australie, Nouvelle-Zélande : Peu de mouvements autonomes, les marchés suivant les dynamiques américaines.

Taux d’intérêt

  • Réserve fédérale (Fed) : Le marché anticipe une baisse de 25 points de base en septembre, avec une probabilité croissante d’un second mouvement en octobre.
  • Banque centrale européenne (BCE) : Taux inchangés mais ton hawkish, confirmant un statu quo prolongé.
  • Banque d’Angleterre (BoE) : Dilemme entre croissance nulle et inflation élevée. La réunion de la semaine prochaine sera décisive.
  • Banque du Japon (BoJ) : En attente de la réunion du 19 septembre, où des ajustements du YCC pourraient intervenir.
  • Banque du Canada (BoC) : Attentisme avant la décision à venir.
  • RBA, RBNZ, BNS : Pas de changement, profils attentistes.

Agenda à venir (15–19 septembre 2025)

  • Lundi : Chine (production industrielle, ventes au détail), discours Lagarde (BCE).
  • Mardi : Royaume-Uni (revenus et chômage), Allemagne (ZEW), Canada (CPI), États-Unis (ventes au détail).
  • Mercredi : Royaume-Uni (CPI), Banque du Canada (taux et conférence), Fed (taux, projections, conférence Powell).
  • Jeudi : Nouvelle-Zélande (PIB), Australie (emploi), Banque d’Angleterre (taux).
  • Vendredi : Japon (BoJ – décision et conférence), Royaume-Uni (ventes au détail), Canada (ventes au détail).

Sources