Rapport hebdomadaire – 15 au 19 septembre 2025
Introduction
La semaine du 15 au 19 septembre 2025 a été marquée par une série d’événements majeurs mêlant décisions de politique monétaire, publications macroéconomiques et tensions géopolitiques accrues. Les évolutions de marché se sont articulées autour de la décision de la Réserve fédérale américaine de réduire son taux directeur, des signaux de stabilité économique en zone euro et de discours plus nuancés de la Banque du Japon. Les devises, les marchés actions, les obligations souveraines et les matières premières ont été influencés par ces dynamiques, tandis que les banques centrales ont poursuivi un délicat exercice d’équilibre entre maîtrise de l’inflation et soutien à l’activité.
Devises (FX)
Le dollar américain a oscillé tout au long de la semaine, dans un contexte marqué par la baisse de 25 points de base opérée par la Fed le 17 septembre. Si la devise a d’abord reculé, pénalisée par une contraction de l’avantage de rendement, elle a regagné du terrain en fin de semaine grâce à des ventes au détail robustes, révélant une consommation toujours solide. La volatilité est demeurée contenue mais les interrogations persistent quant à l’ampleur de l’assouplissement futur.
L’euro s’est apprécié modérément, soutenu par une BCE restée en retrait et par une légère hausse de l’inflation sous-jacente. Le discours de Christine Lagarde a insisté sur la vigilance face aux risques d’inflation importée, alors même que les tensions énergétiques à l’est fragilisent la production industrielle. La réduction de l’écart de taux avec les États-Unis a renforcé l’attractivité relative de la monnaie unique, malgré des divergences budgétaires toujours présentes entre États membres.
La livre sterling a bénéficié d’un contexte domestique contrasté. La Banque d’Angleterre a maintenu son taux à 4 %, tout en soulignant la nécessité de rester prudente face aux pressions salariales. Les chiffres du marché du travail ont confirmé la solidité de l’emploi, contrebalançant un ralentissement manufacturier. Les progrès partiels des négociations commerciales post-Brexit ont également soutenu la devise, malgré des incertitudes fiscales persistantes.
Le yen s’est renforcé après des déclarations de la Banque du Japon laissant entrevoir un possible ajustement futur de la courbe des taux, conditionné à la trajectoire de l’inflation. Cette inflexion, couplée à des exportations meilleures qu’attendu, a attiré des flux vers la devise nippone, déjà soutenue par son statut de valeur refuge dans un climat international instable.
Le franc suisse est demeuré recherché, porté par des flux défensifs face aux incertitudes régionales. L’inflation stable et l’approche attentiste de la Banque nationale suisse confortent ce rôle, même si la force de la devise pèse sur la compétitivité des exportations. L’approche de la réunion trimestrielle de la BNS a maintenu les investisseurs attentifs à toute indication d’intervention.
Le dollar canadien a connu une semaine heurtée, suivant de près l’évolution du pétrole. Les chiffres de l’inflation ont montré un ralentissement, permettant à la Banque du Canada de maintenir une posture d’attente. Le rebond des cours du brut en fin de semaine a permis au loonie de limiter ses pertes initiales, malgré l’impact de l’assouplissement monétaire américain sur le différentiel de taux.
Le dollar australien a progressé, porté par la reprise des exportations de matières premières, notamment vers la Chine. Les minutes de la RBA ont confirmé la stabilité du taux directeur à 3,6 %, tout en soulignant une vigilance accrue sur les salaires. Les perspectives de croissance et la solidité de l’emploi ont soutenu la confiance domestique, contribuant à l’appréciation de la devise.
Enfin, le dollar néo-zélandais a profité de la stabilisation des prix laitiers et d’estimations de croissance confirmant une reprise modérée, portée par le tourisme. La banque centrale a maintenu une ligne prudente, mais le kiwi a été soutenu par un regain d’appétit pour le risque sur les marchés actions mondiaux.
Géopolitique
La semaine a été dominée par une nouvelle intensification du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, marqué par l’instauration de droits de douane supplémentaires sur le secteur technologique. Cette escalade a ravivé les craintes de fragmentation durable des chaînes d’approvisionnement. En Europe, les tensions à l’est ont accentué les inquiétudes sur l’approvisionnement énergétique, renforçant la volatilité des marchés des matières premières. Au Moyen-Orient, les tentatives de cessez-le-feu n’ont pas suffi à dissiper les risques liés aux routes pétrolières, maintenant les flux défensifs vers les actifs refuges.
Actions
Les marchés actions ont poursuivi leur progression, soutenus par des politiques monétaires plus accommodantes et des publications de résultats globalement solides. Aux États-Unis, le S&P 500 a atteint de nouveaux sommets, tiré par le secteur technologique et la consommation. En Europe, les indices ont bénéficié de données manufacturières plus encourageantes et d’un redressement de l’énergie, tandis que le FTSE 100 a progressé plus modestement en raison de contraintes budgétaires. Le Nikkei japonais a enregistré une forte hausse, profitant d’un yen affaibli en début de semaine et d’une dynamique d’exportations favorable.
Obligations souveraines
Les rendements obligataires ont évolué de manière contrastée. Aux États-Unis, le 30 ans a atteint 4,75 %, reflet des inquiétudes fiscales malgré l’assouplissement de la Fed. Les Bunds allemands ont vu leurs rendements se comprimer, portés par la recherche de sécurité. Les gilts britanniques ont au contraire enregistré une hausse significative de leurs taux longs, sous l’effet des tensions politiques et de pressions salariales persistantes. Au Japon, le 10 ans est monté à 1,63 %, conséquence des signaux de normalisation de la BoJ.
Matières premières
Le pétrole a connu une trajectoire hésitante, pénalisé par les inquiétudes sur la demande asiatique avant de rebondir grâce à une baisse des stocks américains et au maintien de la discipline de l’OPEP. L’or a poursuivi son rally, franchissant de nouveaux sommets à 3 682 dollars l’once, porté par les flux refuges et la baisse des taux réels. Le gaz naturel est resté plus stable, tandis que les métaux industriels, notamment le cuivre, ont progressé dans le sillage de signaux positifs en Chine et en Europe.
Taux d’intérêt
La décision de la Fed de réduire ses taux à 4,25 % a recentré l’attention sur le rythme futur de l’assouplissement. La BCE et la Banque d’Angleterre ont maintenu leur statu quo, insistant sur leur dépendance aux données. La Banque du Japon a conservé ses paramètres inchangés tout en laissant entrevoir de possibles ajustements graduels. La Banque nationale suisse, la Banque du Canada, la RBA et la RBNZ ont maintenu leur ligne, dans un contexte où les marchés intègrent une orientation globale plus accommodante, mais conditionnée aux chiffres d’inflation.
Calendrier à venir (22 au 26 septembre 2025)
La décision de la Banque nationale suisse du 25 septembre retiendra l’attention, en particulier sur d’éventuelles mesures liées à la force du franc. Le même jour, la publication du PIB américain T2 définitif apportera une lecture clé sur la dynamique de croissance. Le 26 septembre, les chiffres de l’inflation japonaise ainsi que l’indice PCE américain seront scrutés pour affiner les anticipations de politique monétaire. Les PMI flash européens publiés le 23 septembre permettront de prendre le pouls de l’activité manufacturière et des services dans la zone euro, tandis que des interventions de membres de la Banque d’Angleterre pourraient clarifier les perspectives domestiques.